jeudi 26 février 2009

krisis 2

"On imagine mal une pièce sans crise. Notre travail de dramaturge consiste à nouer une crise et à la dénouer."
Cocteau.



Sole - Salt on Everything - 2003

lyrics.

mercredi 25 février 2009

C'est la crise (part 1)



Fig. 2 : variation de la biodiversité lors d'une crise biologique

Cette succession s'explique par la capacité des organismes à être pré-adaptés aux variations des conditions du milieu. Il en ressort une caractérisation des organismes en parallèle des trois phases définit (fig. 3) :
- taxon d'extinction : ces taxons ne vont pas survivre car non-adaptés.
Remarque importante : un organisme ne décide pas d'évoluer, c'est le résultat de mutations génétiques ou d'une sélection naturelle qui les favorise (par exemple, des changements environnementaux). L'exemple le plus connu est celui des girafes : si nous avons une espèce de girafe à longs cous et une autre à petits cous, placés dans un milieu en pleine sécheresse qui décime les arbres de petites tailles, les girafes à petits cous ne vont plus pouvoir se nourrir et disparaîtrent petit à petit laissant la place au développement des girafes à long cous.
- taxon holdover : il s'agit d'organismes eurytypiques, c'est-à-dire qui s'adaptent à de faibles variations écologiques. Lorsque la variation est trop forte, ils disparaîtront également.
- taxon progenitor : ces taxons sont pré-adaptés, ils possèdent des caractères prédestinés à la survie. Par exemple, pendant la crise Crétacé-Tertiaire, seuls les petits vertébrés (- de 10 kilos) ont survécus. Cet embranchement sera à l'origine de la radiation, c'est-à-dire l'apparition de nombreuses espèces liées aux niches écologiques libres.
- taxon disaster : ces organismes sont des " opportunistes ". Ils se développent au milieu de l'extinction lorsque le stress écologique est au maximum, puis ils disparaissent quand réapparaît la concurrence.
- survivors : ce sont des survivants pré-adaptés qui participeront à la radiation biologique.
- taxon Lazare : ces organismes semblent s'éteindrent mais en fait, il s'agit d'une migration, ou le taxon est préservé dans un bassin, puis ils réapparaissent.
- taxon Elvis : ces taxons portent ce nom car il existe un grand nombre d'imitateurs d'Elvis. Il s'agit donc de taxons qui se ressemblent morphologiquement.




Source
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mardi 24 février 2009

Mardi Gras




Michel Tibon-Cornillot, EHESS
ext. Destin du psychonaute occidental, de l'extase biochimique à la transfiguration des corps.


"Le psychonaute comme héros négatif de la modernité.


Par les effets neuropsychiques des stupéfiants, le toxicomane modifie son corps, son esprit et bien sûr sa perception des choses: il recherche et croit trouver cette transfiguration que l’on évoquait plus haut et qui est la fin la plus profonde de l’action scientifique et technique moderne. En ce sens, il présente une image archétypale du destin qui appelle l’homme moderne mais il le fait trop vite, de façon immédiate; non pas à la marge, il est au contraire un éclaireur bien trop avancé dont la témérité épouvante. Cette détestation en un mot est celle que produit en chacun la chronique annoncée de son propre destin et de celui de sa descendance: la transformation du destin biologique classique qui encore le nôtre et que les sciences et les techniques nous convient d’abandonner. Le toxicomane intériorise de façon paradigmatique cet abandon des amarres nous reliant à notre passé biologique et culturel qu’inaugurent en ces temps la génétique et la biochimie moléculaire; et cette figure prophétique est insupportable pour chacun d’entre nous car nous savons bien que nous serons, nous et nos descendants, obligés de naviguer vers ces horizons inquiétants sans avoir eu le moindre choix. Le toxicomane est biochimiquement “branché” sur la modernité; il en présente pourtant une parodie car il ne se transforme pas substantiellement: il modifie seulement ses conditions subjectives d’appréhension du monde et de lui-même et il le fait pendant des périodes limitées. Ses expériences sont en ce sens plus proches des techniques modernes du leurre, télévision, objets et “mondes” virtuels...tout ce qui se met en place devant nos yeux à l’intersection des nouveaux traitements numérisés de l’image, du son et du toucher. Le preneur de psychotrope ne retient de la biochimie que ses effets sur les conditions d’appréhension neuropsychiques du monde et de lui-même et s’il prophétise la vocation démiurgique des sciences et des techniques, il n’en présente, tel Saint Jean Baptiste, que l’à venir; le Christ vient après. Le messie annoncé par le toxicomane et le versant biochimique qui le nourrit, est l’homme substantiellement transfiguré: celui que l’on cherche à modifier, à améliorer par cet autre versant de la biochimie dans ses rapports avec la génétique moléculaire et le génie génétique. Chaque citoyen responsable qui cherche à s’informer sait que cet avenir est désormais possible; comment ne pas hésiter face à cet avenir radieux sur lequel il n’a moins que jamais de prises. Qui ne se méfierait, ne mépriserait ou n’aurait peur de ceux qui adhèrent trop vite et même courent au devant de ces projets. Le corps chimiquement pur du “drogué” profond fait peur parce qu’il annonce le corps transfiguré. Il ne retient de la chimie que ses effets neuropsychiques mais désire ceux qui sont à l’oeuvre dans la biologie moléculaire. Un train cache l’autre: l’inquiétante étrangeté que produit le toxicomane illicite renvoie vers une menace quotidienne, cette adjonction à muter, à purifier, à “eugéniser” qui se manifeste de plus en plus fortement dans les sociétés industrielles. Ainsi se précise notre chemin vers ce reste de l’ivresse de la drogue: du corps chimiquement pur il nous faut passer aux corps transfigurées.



Les corps imaginaires
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Quelle étonnante convergence, celle qui relie la mise en scène médiatique et institutionnelle du toxicomane «paroxystique» et le travail souterrain accompli par les membres du milieu médico-hospitalier et de l’industrie pharmaceutique afin d’initier des pans entiers de la population aux molécules des psychotropes licites ! Le vrai problème de santé publique n’était pas chez les «drogués», et ceux qui participaient à la diffusion de cette croyance au nom de la santé et de l’ordre, journalistes, médecins, personnels d’encadrement, psychologues, contribuaient bien involontairement à la mise en place de cette curieuse illusion d’optique grâce à laquelle l’attention de tous était attirée par les gesticulations des 100 000 toxicomanes «sauvages» et se détournait de la cohorte des douze millions d’intoxiqués légaux. Chacun voit bien en ce cas combien la maladie, la déviance et plus généralement les marges sociales sont investies de façon imaginaire par les médias, les acteurs de l’Etat et, de proche en proche, par la population. La charge imaginaire qui leste les approches de la toxicomanie en perturbe les contours et fait perdre le bon sens. L’évaluation devient irrationnelle selon les critères mêmes de la médecine moderne; plus grave encore, des comportements paradoxaux apparaissent et mènent ceux qui sont en charge des soins à provoquer la maladie. Mais ces pièges ne sont sans doute pas les plus inquiétants. On a noté la convergence entre la montée en puissance du rôle social donné au toxicomane accablé de tous les maux de la terre et l’entrée à bas bruit de segments (fort importants par le nombre) de la population française dans la consommation régulière de psychotropes légaux. Faut-il y voir plus qu’une coïncidence ? S’agit-il d’une forme complexe de diffusion de nouveaux comportements d’addiction aux psychotropes qui trouverait dans la désignation de boucs émissaires les racines de sa propagation à des milieux toujours plus larges. La perte du bon sens le plus élémentaire qui est apparue dans les milieux professionnels, surtout médicaux, en charge de la prévention contre les conduites addictives se manifesterait donc de deux manières : leur participation active, involontaire bien sûr, à la transmission de l’épidémie, leur aveuglement à propos de la disproportion entre des questions de santé fortement médiatisées et pourtant contrôlables, et la diffusion à grande échelle, mais silencieusement, de comportements ou d’infections hautement toxiques. Mais s’agit-il d’une perte de bon sens ? Comment répondre à cette question sans sombrer dans une volonté interprétative envahissante ? Il n’y a pas de complots, telle est la leçon permanente qu’apprend la sociologie; l’apparition de convergences, d’une certaine logique rassemblant des phénomènes sociaux apparemment très différents, est autrement plus significative quand elle n’est pas rapportée à des volontés explicites. Il n’y a pas eu de volonté explicite ayant pour objectif d’intoxiquer la population française (qui l’est déjà depuis longtemps grâce à l’alcool) mais il y a une logique interne imparable qui rassemble en un même faisceau le mouvement par lequel sont stigmatisés, enfermés et soignés les toxicomanes «sauvages» et grâce auquel sont initiés, introduits, encouragés à la consommation des psychotropes, des millions de Français. Cette convergence est pleine de sens et doit être étudiée pour elle-même : l’organisation des sociétés industrielles contemporaines, des institutions étatiques, des systèmes de santé, ne relève plus des descriptions et analyses faites par Michel Foucault mais de logiques bien différentes dominées par un projet global plusieurs fois signalé au cours de ces quelques développements, celui d’un État-laboratoire qui n’a plus pour tâche essentielle d’organiser de nouveaux systèmes de désignation du monde et des hommes, mais de transformer “objectivement“ le monde, les corps et les esprits dans une sorte de volonté collective de transfiguration."

Disponible intégralement là.




mercredi 18 février 2009


Shubert - Musicalniy moment (fortepiano by Gorovic 1969)
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Je travaille bien sûr à un nouveau roman qui m'amuse tant et tant. Je ne m'ennuie jamais. Je me sauve et me relève sans cesse. Je travaille. Je travaille. Je joue tous les rôles dans la pièce.


Regarde par la fenêtre : ils jouent dans la cour de l'école et sont pressés d'y arriver. Et puis s'arrêtent, essoufflés par la grimace. Et dorment lovés et rêvent

Rêve encore : mon banquier dit à sa femme que ça ne peut plus durer, l'enlace et l'embrasse et la saisit vivement pour tomber avec elle de leur balcon si haut dans le ciel. Je suis la femme et suis terrorisée. La sieste engourdie.

Terreur sur la planète : les hommes se mélangent dans leur sang, attentat dans le métro station Belleville, planète Paris, des millions de passagers – tous les jours.

Tous les jours – je travaille et je joue. Ce sont des airs légers au piano, parfois le triste violon argent fier. Mais tous les jours – tu travailles dans la douleur et la joie et, immense, tu te désespères d'y être toi, pas plus qu'un autre. Mon cœur battant !

« Que le cœur de l'homme est creux et plein d'ordure ! » Pascal.

Rue des Cascades, matin. Les éboueurs passent. Je trouve à leur suite un carnet de tickets de métro. Je suis super content.

Terreur dans le métro en allant au cinéma : le Moi est haïssable, je suis tous les autres. Du sang, des éclats, des débris, l'odeur.

Au-delà –

L'air léger, la fontaine, le clapot de l'océan bleu sur la coque de la caravelle. Amuse-toi ! Facteur, banquier, militaire, tennisman, professeur, médecin, plombier, lycéen, dealer, écrivain, politique, barman, philosophe, scénariste, acteur : amuse-toi… L'air de la guitare, le chant des marins : amuse-toi…. La pianiste, la pianiste, amuse-toi.




"Tel homme passe sa vie sans ennui en jouant tous les jours peu de chose. Donnez-lui tous les matins l'argent qu'il peut gagner chaque jour, à la charge qu'il ne joue point: vous le rendez malheureux. On dira peut-être que c'est qu'il recherche l'amusement du jeu, et non pas le gain. Faites-le donc jouer pour rien, il ne s'y échauffera pas et s'y ennuiera. Ce n'est donc pas l'amusement seul qu'il recherche: un amusement languissant et sans passion l'ennuiera. Il faut qu'il s'y échauffe et qu'il se pipe lui-même, en s'imaginant qu'il serait heureux de gagner ce qu'il ne voudrait pas qu'on lui donnât à condition de ne point jouer, afin qu'il se forme un sujet de passion, et qu'il excite sur cela son désir, sa colère, sa crainte, pour l'objet qu'il s'est formé, comme les enfants qui s'effrayent du visage qu'ils ont barbouillé."
Pascal. Pensées. Ext 139.

mardi 17 février 2009

Trop tard pour la promo, jamais pour le plaisir. So, bring Suzannah home tonight.


Maurice Ravel - Jeux d'eau
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Brouillard.


Un instant de saison, une gouttelette de ce qui fait le monde, et puis oh ! plus rien, une usine vide, des passants figés, un regard qui se baisse lentement vers le sol.

Nous sommes dans le brouillard des matinées faciles et nos idées et nos émois, jadis limpides – floutés, étonnés, subtils.

Où étions-nous alors ? Que regardions-nous ? Vers quelle ombre filante ?

Nous avons cessé de nous comprendre et la véri
té s’est éloignée en souriant faiblement ; j’ai ri à l’unisson, sans très bien savoir ce que je faisais.



Des nouvelles choses.

Les Noces de Cana - Duccio Di Buoninsegna (1260-1319)

Le commandant haussa les épaules, embarrassé.
"Donc... si on montait suffisamment, on finirait par redescendre ?"
"Chut !" le mit en garde Randolph St Cosmo.
"On approcherait de la surface d'une autre planète, qui sait ?" insista Chick.
"Pas exactement. Non. Une autre 'surface', certes, mais terrestre. Souvent, à notre regret, bien trop terrestre. En outre, je répugne à --"
"Ce sont là les mystères de la profession" supposa Chick.
"Vous verrez. Avec le temps bien sûr."

Pynchon. Contre-Jour.




Trust Walk Exercise.



Tout est allé de travers, mais j'ai fini par comprendre.
Comment les archéologues remontent dans le temps ? Comment les astronomes remontent dans le temps. Et pourquoi, plus je découvre de vieilles choses me concernant, plus je suis jeune ?
Il s'agissait d'exhumer les fossiles et nous avons découvert la vieille Lucy toute petite.

J'ai compris que mon ancêtre direct, c'est moi enfant.

Il y a bien une lutte entre l'Ancien et le Nouveau, entre le Vieux et le Jeune, entre le Récent et le Moderne, entre le Contemporain et le Dépassé, entre Aujourd'hui et Hier. Et toutes ces luttes finissent négligées par les littérateurs adorateurs de Nouveau. Les expérimentateurs mentent quand ils inventent de nouvelles formes. Ils mentent ou se trompent quand ils pensent comme des avions grimper dans le ciel, plus haut, et toujours un peu plus haut. Les Antiques ne deviennent pas Modernes comme des sportifs professionnels s'entraînant rudement tout au long de leur carrière ; ils ne meurent pas à 33 ans d'une tendinite au poignet.
Lors, il n'y a pas à se rechercher d'originalité du sujet, pas plus de travail sur la langue (c'est la langue elle qui te travaille chéri) - et tu ne pourras point t'inscrire dans l'histoire littéraire.

Les écrivains qui jouaient à l'avion n'étaient en fait que des enfants s'amusant au château dans le sable et l'Ancien sera toujours un enfant, plein de vie.
La PREUVE :


En revanche, ne négligeons pas ce que j'ai un jour entendu appeler la capacité à divertir.
Musique !



vendredi 13 février 2009

J'apprends le multimédia à toute vitesse.

J'écoute de très belles chansons.

jeudi 12 février 2009

Finalement, je marche bien.



Bienvenue à tous.
Je n'y arrive pas.
Je ne désespère pas.

Autre chose.
Clin d'oeil.

Wilfried*:Loved Ghost
I wake up and I'm fine
With my dreamings still on my mind
But it doesn't take long, you see
For the demons to come and visit me
And i've got my problems
Sometimes love doesn't solve them
And i end each day in a song




WELCOME.