mardi 17 mars 2009


Comme finalement, ce qui compte jamais n'est pas la mort ("la mort ? la mort connais pas" disait W* à-propos), mais bien ce qui m'en sépare et ce qui m'y lie, nous avons pris des médicaments.
Comme nous trouvions que les morts peuplaient sans vergogne le monde des vivants et aimaient à se nourrir là, nous avons pris des médicaments.
Comme aussi nous comprenions les peurs, les paralysies, les rejets - tous déviances infectées par leur propre issue : la peur de mourir - nous avons fait quoi ? nous avons pris des médicaments.
Nous pataugions sans cesse et l'on se noyait parfois : notre devenir-mort crispé.
J'ai écouté de la musique.
Il eût fallu une épée pour se battre, un chemin pour courir, une toile à peindre ; las, nous étions démunis. Toujours : les mains liées dans le dos, les pensées hébétées par tous ces médicaments.

Puis, j'ai été la feuille morte dans le vent, la larme d'une étoile, le repas de mes enfants.


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